Le ministère chargé de la Culture a été créé en 1959 avec, à sa tête, l’écrivain André Malraux.
La nomination, en 1966, de Marcel Landowski au poste de responsable du Service de la musique de ce ministère – qui deviendra une direction à part entière en 1970 – apparaît comme le début d’une ère nouvelle pour nos institutions musicales. Chacune des décennies qui suivra se caractérise par un ou plusieurs points forts.
Le ministère en quelques dates
3 février 1959 : ministère des Affaires culturelles
Janvier 1974 : ministère des Affaires Culturelles et de l’Environnement
Juin 1974 : secrétariat d’État à la culture
1976 : ministère de la Culture et de l’Environnement
1981 : ministère de la Culture
1986 : ministère de la Culture et de la Communication
1988 : ministère de la Culture, de la Communication, des Grands travaux et du Bicentennaire
1991 : ministère de la Culture et de la Communication
1992 : ministère de l’Éducation nationale et de la Culture
1933 : ministère de la Culture et de la Francophonie
1995 : ministère de la Culture
1997 : ministère de la Culture et de la Communication
2017 : ministère de la Culture
1970-1980
Depuis sa création en 1959, le ministère chargé des Affaires culturelles est animé par une ambition politique placée sous le signe de la décentralisation.
Ce concept, très novateur à cette époque, sous-tend le plan pour la musique élaboré par Marcel Landowski. Adopté en 1969, ce « plan Landowski » est un plan d’aménagement musical du territoire national qui donne une véritable impulsion aux politiques à venir (cf. : extraits du plan Landowski).
Deux actions phares vont lancer la restructuration de la vie musicale : la création de l’Orchestre de Paris et des orchestres régionaux, qui passent de cinq à vingt en 1970, puis la création des conservatoires nationaux de région (CNR) et des écoles nationales de musique (ENM). L’inauguration du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon en 1981 symbolise en quelque sorte cette volonté de ne pas laisser à Paris sa primauté musicale.
1980-1990
Lorsqu’il arrive à la Direction de la musique du ministère de la Culture en octobre 1981, Maurice Fleuret est aux commandes d’une institution qu’il a critiquée, parfois sans ménagement, mais forte de nombreuses certitudes et d’une riche expérience personnelle. Une expression peut suffire à résumer la perspective générale de sa politique : « l’action musicale ». Ainsi, les musiciens professionnels, les enseignants, les compositeurs, les diffuseurs sont bien au cœur du monde musical, au même titre que les musiciens amateurs, les élèves et les mélomanes, désormais également acteurs d’un fait artistique et social. Ce brassage va de pair avec l’intégration de musiques ignorées jusqu’alors au sein de l’institution : les musiques dites actuelles, mais aussi la musique ancienne et la musique électroacoustique.
Au-delà de toute caricature, la Fête de la musique incarne ces années 1980, et le 21 juin est symptomatique d’une activité musicale et sociale incontestable : la pratique amateur. Le triptyque enseignement-diffusion-création s’enrichit de cette notion de pratique musicale, à laquelle se joint également celle, plus académique, de patrimoine.
D’une manière générale, la Direction de la musique conservera en point de mire la mise en place d’un enseignement musical cohérent tant du point de vue de son organisation structurelle que pédagogique. Une première version du schéma d’orientation pédagogique des conservatoires de musique est ainsi élaborée en 1984, puis suivie d’une nouvelle édition remaniée en 1992. L’actuelle version, qui se conçoit comme définitive, a été achevée en 2007. Elle est le fruit d’une vaste concertation entre l’Inspection de la musique, les partenaires institutionnels et les enseignants.
1990-2000
Les années 1990 sont marquées par une mutation institutionnelle essentielle : la déconcentration. La mise en œuvre de l’action de l’État, jusqu’alors placée sous la seule responsabilité de l’administration centrale, se voit confiée à des services déconcentrés au sein des régions administratives. En ce qui concerne la musique, il s’agit des Drac, Directions régionales des affaires culturelles, auxquelles sont confiées les missions de gestion courante assurées jusqu’alors par la Direction de la musique et de la danse.
En 1998, la Direction de la musique et de la danse a été unifiée avec le théâtre et les spectacles, de manière à mettre en œuvre une politique d’ensemble en faveur du spectacle vivant, et à « renforcer la capacité d’impulsion et d’évaluation ».
2000-2009
La politique de décentralisation, menée au niveau national depuis les années 1980, est enfin concrétisée par la loi du 13 août 2004, dont les articles 101 et 102 précisent les responsabilités des communes, départements et régions en matière d’enseignement artistique.
La création des conservatoires à rayonnement régional (CRR), départemental (CRD) et communal (CRC), du cycle d’enseignement professionnel initial (Cepi) et du diplôme national d’orientation professionnelle (DNOP) sont des conséquences directes de cette loi. La mise en place du Cepi ne semble cependant pouvoir être menée à terme.
Au cours de cette même décennie, en 2007, a été créé un nouveau diplôme : le diplôme national supérieur professionnel de musicien (DNSPM), qui s’inscrit dans le cadre de la réforme universitaire LMD (cf. la fiche pratique consacrée à l’enseignement supérieur dans les conservatoires).
La déconcentration, les lois de décentralisation et une meilleure gestion de fonctionnement impliquaient selon les pouvoirs publics une réorganisation de l’administration centrale. Le ministère de la Culture est concerné par cette réforme qui s’effectue dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP), lancée en 2007.
A consulter : 1959-2009, 50 ans de politique musicale du ministère de la Culture.
2010...
Au cours des années 2010 l’objectif essentiel du ministère consiste à développer l’éducation artistique et culturelle (EAC), en lien étroit avec le ministère chargé de l’Éducation. L’EAC concerne tous les domaines de la culture, aussi bien le spectacle vivant que le patrimoine ou les médias.
L’autre point fort de cette décennie est la promulgation de la loi du 7 juillet 2016 relative à la liberté de création, à l’architecture et au patrimoine (LCAP) qui renforce et pérennise le modèle culturel français.