Les études universitaires de musicologie sont centrées sur des approches historiques et esthétiques. Elles s’intéressent aux différents répertoires, à l’analyse des formes et des langages musicaux et à leurs évolutions, aux dimensions économiques ou sociales de la production et de la vie artistique, ainsi qu’aux rencontres avec les autres arts et les sciences humaines et sociales.
Les parcours très diversifiés des études de musique permettent, essentiellement au niveau du master, des spécialisations et des ouvertures variées sur différents secteurs professionnels : l’enseignement et la pédagogie, la transmission et la médiation, la gestion et l’administration culturelles par exemple.
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Fiche pratique
Musicologie
Théorie, esthétique, histoire
Transcription de la vidéo
Je suis Claire Paolacci, musicologue et conférencière au Musée de la Musique à la Philharmonie de Paris.
Vos missions ?
Mes missions en tant que conférencière au Musée de la Musique consistent à concevoir, réaliser et accompagner tous les types de groupes, du plus jeune âge, des bébés jusqu’aux personnes âgées, en passant par les personnes en situation de handicap. Par ailleurs, en tant que musicologue, je suis amenée à réaliser des notes de programme, des présentations de concerts, ou encore à faire de la recherche dans le cadre de groupes de recherche ou seule et à publier un certain nombre d’articles.
Une journée type ?
La journée type du conférencier consiste à prendre en charge les groupes qui viennent visiter la collection permanente du musée ou les expositions temporaires. Il s’agit donc de concevoir les visites d’un point de vue plus conceptuel, pour avoir un discours plutôt musicologique concernant la collection ou les différentes expositions, qui peuvent aller du métal à la musique de Frédéric Chopin, en passant par des musiques du monde d’Inde, par exemple. Et également concevoir des ateliers de pratique qui vont permettre d’être dans le sensible, et donc de transmettre la musique non pas uniquement par rapport à un discours, mais par rapport à des sensations physiques et le plaisir du jeu, ou la mise en place également d’ateliers qui mettent en valeur le corps et la danse.
Votre parcours ?
Mon parcours est pluriel, puisque j’ai commencé avec des études de mathématiques appliquées en sciences sociales. J’ai parallèlement réalisé des études en histoire, qui m’ont conduit au doctorat en histoire culturelle. Et j’étais également formée au conservatoire, qui m’a amenée à un diplôme de fin d’études en art et à des prix en histoire de la musique, histoire de la danse et organologie. Cela m’a permis de rentrer au musée en tant que conférencière, et parallèlement je suis également devenue enseignante en conservatoire, et je réalise également des activités de recherche.
Pourquoi ce métier ?
D’une façon générale, mes motivations sont la diversité des activités et des sujets que je peux réaliser, avec notamment des recherches qui m’obligent à m’adapter à différents types de public, du néophyte au très spécialisé. Le plaisir de transmettre et de valoriser l’ensemble des connaissances d’une manière plus théorique.
Quelles compétences
Il faut tout d’abord avoir une très forte capacité de travail, de concentration et d’adaptabilité au groupe, aussi bien au niveau théorique qu’au niveau pratique, pour l’aspect des ateliers, qui nous conduisent à simplifier la musique, les rythmes, la mélodie par exemple. Il s’agit aussi d’avoir une grande capacité d’écoute, de qualités humaines, voire psychologiques, pour accompagner tout type de groupe, et une grande capacité de créativité, pour renouveler et créer des outils sans cesse nouveaux pour les ateliers.
Vos interlocuteurs
Mes interlocuteurs sont très nombreux, en interne il s’agit déjà de mes collègues conférenciers, mais aussi le personnel d’accueil, les personnels des relations publiques, la surveillance, la sécurité, également le personnel des expositions et de la médiathèque. En externe, il s’agit également de l’ensemble des groupes qui viennent au musée, que ce soit les enfants, les adultes, les accompagnateurs, les éducateurs, les professeurs, les formateurs, et également les soignants.
Un objet ?
Si j’avais un objet à choisir, ce serait l’enceinte, parce que c’est un objet qui me permet de diffuser le son et d’illustrer mon discours au quotidien, et qui me permet également de symboliser cette transmission qui est au cœur de mes activités de conférencière, chercheur ou d’enseignante.
Un conseil ?
Premièrement, de suivre une formation universitaire de niveau master, soit dans une discipline artistique, soit en formation de sciences humaines et sociales. Dans un second temps, il est préférable d’avoir une activité et une pratique soutenues au niveau artistique, en instrument, en art plastique ou autre. Et enfin, une expérience en encadrement de groupe et sous état pour pouvoir gérer l’ensemble des publics que l’on reçoit.
Pour un musicien, les acquis d’une solide culture générale, de connaissances musicales spécialisées, ainsi que des compétences en expression écrite et orale seront facilement valorisables dans n’importe quel parcours professionnel.
Au sein des universités, des départements musique et/ou musicologie gèrent l’organisation des études, de la licence au doctorat. Ils sont généralement rattachés à une unité de formation et de recherche (UFR) organisée par grands domaines : arts, sciences humaines, lettres, etc.
La formation à la licence et au master de musique est assurée au sein d’une vingtaine d’universités. Toutes ces études ouvrent potentiellement sur de nombreux métiers de la musique.
Niveau d’entrée
Les études de musique à l’université demandent une bonne pratique musicale. Les savoirs essentiels (solfège oral et écrit, déchiffrage, théorie musicale, maîtrise d’un instrument, aptitude au chant, culture générale...) doivent être maîtrisés, au moins en artie, au moment de l’inscription en 1ère année de licence.
La plupart des universités font passer un test de niveau aux nouveaux étudiants. Ils sont parfois sélectifs, comme à la Sorbonne, ou permettent des mises à niveau ou des cours de soutien inclus dans le cursus. L’université de Paris 8 propose, par exemple, une année propédeutique « Initiation aux technicités de la musique ».
La licence de musique - 1er cycle universitaire
La licence s’obtient en trois ans et clôt le 1er cycle des études universitaires.
Avec de nombreuses variantes selon les établissements, le cursus classique de musicologie comporte une formation générale (histoire de la musique, langage musical, analyse), ainsi qu’une approche musicale et technique (formation musicale, écriture, accompagnement). Ces disciplines sont complétées par des enseignements transversaux (langue vivante, histoire, informatique, gestion, sociologie, pyschopédagogie) et optionnels (acoustique, organologie, ethnomusicologie…).
Les licences de musicologie incluent de nombreux parcours, différenciés selon les universités, permettant soit des passerelles ou des réorientations vers d’autres filières (arts, lettres ...), soit des débuts de spécialisations en L2 ou L3 pour une suite d’études en master (musicologie "classique", métiers de l’enseignement, médiation et administration culturelles, techniques du son ...). On trouve enfin quelques doubles licences associant la musicologie avec, par exemple, l’ethnologie, une langue étrangère ou les sciences.
Les universités décident elles-mêmes des parcours mis en place en fonction de leurs dominantes, de leurs publics ou de leur territoire et des établissements d’enseignements de proximité.
Les partenariats universités-conservatoires-Pôles d’enseignement supérieur
De plus en plus de conservatoires de région et d’universités sont en partenariat pour proposer des parcours de licence orientés vers l’interprétation. La formation théorique universitaire du cursus de licence est complétée et validée par la formation artistique assurée au conservatoire.
Par ailleurs, les Pôles d’enseignement supérieur forment les musiciens au niveau du 1er cycle d’études supérieures artistiques en partenariat avec l’université. Cette formation en 3 ans est validée par le DNSPM, qui s’articule avec une licence de musique délivrée par l’université partenaire.
Quelle orientation après la licence ?
Située au premier niveau des études universitaires, la licence de musique, comme toute formation générale, permet de valoriser et de compléter utilement des savoir-faire artistiques ou techniques acquis en parallèle.
Pour la suite des études, la licence débouche naturellement sur les masters spécialisés en musique, avec des orientations très variées : de la recherche musicologique aux approches pédagogiques, en passant par la médiation, la gestion et l’administration culturelles.
Le master de musique - 2e cycle universitaire
Le diplôme de master sanctionne la fin du 2e cycle d’études supérieures universitaires. Il s’obtient en deux ans (M1 et M2).
La 1ère année permet un début de spécialisation qui se concrétise en M2 avec une orientation recherche ou professionnelle. De plus en plus de masters sont mixtes et offrent une double finalité.
La formation comprend des enseignements théoriques, méthodologiques et appliqués et, notamment pour les masters professionnels, un ou plusieurs stages longs. La formation implique également la rédaction d’un mémoire ou d’autres travaux d’études personnels. Pour les masters de recherche, le mémoire est déterminant pour l’acceptation en doctorat.
La plupart des établissements proposent un master musique avec des spécialisations en M2 (ethnologie, pédagogie, médiation, gestion culturelle …).
Masters artistiques : interprétation, création musicale et sonore
Un certain nombre de masters ont une orientation vers l’interprétation et la création musicale. Ils sont généralement associés aux formations artistiques des conservatoires ou Pôles supérieurs.
Masters pédagogie et transmission
L'enseignement, la pédagogie et la transmission de la musique sont des aspects sur lesquels insistent de nombreux masters de musique et/ou musicologie couplés avec la préparation aux concours du Capes et de l'agrégation.
Voir la liste des masters préparant aux concours de l’enseignement du second degré
La préparation aux concours de professeur de l’Éducation nationale en master est abordée dans les fiches pratiques « Le Capes d’éducation musicale et de chant choral » et « L'Agrégation de musique ».
Le doctorat - 3e cycle universitaire
Les études doctorales forment « à la recherche par la recherche ». Le doctorat aboutit à la soutenance d’une thèse après trois années d’études (bac + 8).
Les écoles doctorales fédèrent un ensemble d’équipes de recherche qui prennent en charge la formation et le devenir des étudiants tout au long de leur thèse. Elles offrent un encadrement scientifique généralement pluridisciplinaire. Le choix du sujet s’établit en accord avec le directeur de thèse en fonction de la spécialité étudiée.
Les écoles doctorales listées ci-dessous peuvent relever de disciplines diverses (linguistique, philosophie, ethnologie, anthropologie, sociologie, musicologie) et ont toutes des axes de recherche en rapport direct avec la musique :
Voir la liste des écoles doctorales (classement par CP)
La musicologie dans les conservatoires supérieurs
Le conservatoire supérieur de Paris propose un cycle supérieur de musicologie valant grade de master (5 années d’études).
Un cycle préparatoire permet aux élèves des conservatoires (CRR, CRD, etc.), des classes préparatoires et des universités de préparer le concours d’entrée en cycle supérieur en 1, 2 ou 3 ans maximum.
A Lyon, le département de culture musicale développe un Bachelor (licence) proposant deux parcours complémentaires et facultatifs (DE ou licence d’université) ainsi qu’un 2ème cycle délivrant un diplôme valant grade de master.
Ethnomusicologie
L’ethnomusicologie est présente dans la plupart des parcours de licence de musique, avec parfois des programmes optionnels, comme c’est le cas à Nice ou Saint-Denis. La spécialisation en ethnomusicologie se retrouve dans quelques masters.
Les diplômes et parcours de ce domaine d’études sont présentés dans la fiche pratique « Ethnomusicologue ».
Mise à jour : avril 2023
À voir aussi
Fiches pratiques
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Enseignement de la musique
8 fiches pratiques à consulter.
Administration de la musique
Les formations à l’administration de la musique.
Informations et ressources
Société française de musicologie
La Société française de musicologie, constituée à Paris en 1917, réunit les personnes qui s’intéressent aux études de science et d’histoire musicales. Tous ses membres sont invités à assister aux colloques et aux journées d’études organisés par la société. La SFM publie la Revue de musicologie (deux numéros par an).
IReMus
Institut de recherche en Musicologie. Le champ des études recouvre une vaste chronologie allant du Moyen Âge à la musique électroacoustique, au jazz et aux musiques actuelles. L’IReMus aborde la plupart des sous-disciplines de la musicologie et assure une mission de valorisation du patrimoine musical conservé en France. Programmes de recherche, publications et ressources.
musicologie.org
Une publication en ligne d’actualités et de documentation en musique, de réflexion, d’histoire et de théorie...
Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique
OICRM est un groupe de recherche interdisciplinaire, interuniversitaire et international. Il fédère des équipes et des unités dont les orientations empruntent entre autres à : l’ethnomusicologie et l’organologie; l’informatique et l’acoustique; l’histoire et la sociologie; la recherche-création (composition, interprétation); la musicologie comparée et l’anthropologie de la musique; la pédagogie et la didactique musicales; les études cinématographiques, les arts médiatiques et les arts du son; la médiation de la musique; etc..
La Documenta
Une nouvelle plateforme de partage de ressources issues de fonds d’orchestres internationaux, jouant sur instruments d’époque. Espace de coopération artistique et pédagogique, LaDocumenta.eu souhaite répondre aux enjeux d’éducation, de transmission, d’interprétation, de recherche et des besoins tant des amateurs et étudiants que des professionnels.