Le Credo dans les grandes messes du répertoire classique
Comme nous l'indiquons plus haut, le répertoire classique est jalonné de messes, dont certaines figurent parmi les chefs-d'œuvre de l'histoire de la musique. Nous avons sélectionné certaines de ces messes parmi les archives sonores de la Cité de la musique - Philharmonie de Paris et de la Salle Pleyel dans l'objectif de comparer les traitements du Credo par leurs compositeurs.
Messe de Notre Dame, Guillaume de Machaut
La Messe de Notre Dame de Guillaume de Machaut (Reims, 1300- Reims, 1377) serait la première messe polyphonique complète composée en France par un auteur unique. Elle fut composée entre 1360 et 1365.
L'extrait qui suit est issu d'un concert enregistré à la Cité de la musique le 31 janvier 2006. Interprète : The Hilliard Ensemble.
Messe en sol majeur, Carlos de Seixas
La Messe en sol majeur de ce contemporain portugais de Bach (Coïmbre, 1704 - Lisbonne, 1742) appartient à un nouveau style liturgique de l'époque, nourri de la théâtralité de l'opéra italien : le stile misto, ou style mêlé. Les prières majeures y sont fragmentées en de nombreux épisodes dévolus aux voix solistes ou aux chœurs, avec le soutien d'un orchestre toujours expressif.
Comme dans la Messe en si, le Credo est divisé en plusieurs parties (5, contre 9 chez Bach).
Extraits d'un concert enregistré à la Cité de la musique le dimanche 17 juin 2007. Interprètes : Akademie für Alte Musik Berlin, RIAS Kammerchor sous la direction de Hans-Christoph Rademann.
Messe du Couronnement, Wolfgang Amadeus Mozart
Messe brève du Couronnement en ut majeur de Wolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 1756-Vienne, 1791), KV. 317, pour voix (1 soprano, 1 alto, 1 ténor, 1 basse), chœur, orchestre et orgue (datée de 1779).
Extrait d'un concert enregistré à la Cité de la musique le 19 mars 2003. Interprètes : Orchestre des Conservatoires de Paris et de Lyon, Tölzer Knabenchor, sous la direction de Gerhard Schmidt-Gaden ; Ludwig Obst, soprano ; Tom Amir, alto ; Christian Fliegner, ténor ; Ralf Ludewig, basse.
Messe de la Création, Joseph Haydn
Messe de la Création en si bémol majeur, Hob. XXII.13 pour quatuor vocal (SATB), chœur et orchestre (2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 cors, 2 trompettes, timbales, cordes, basse et orgue). Composée par Haydn (Rohrau, 1732 - Vienne, 1809) en six semaines environ (1801), il s'agit sans doute de la messe qui mêle le plus étroitement monumentalité, spiritualité et séduction sonore.
Extrait d'un concert enregistré à la Cité de la musique le mardi 18 septembre 2007. Interprètes : Orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de Ton Koopman ; Chœur de Radio France sous la direction de Robert Blank ; Lisa Larsson, soprano ; Stéphanie d'Oustrac, alto ; Sébastien Droy, ténor ; Konstantin Wolff, basse.
Missa solemnis, Ludwig van Beethoven
Composée entre 1818 et 1823, la Missa solemnis en ré majeur op. 123 pour soprano solo, contralto solo, ténor solo, basse solo, chœur et orchestre, est, avec la Symphonie n°9, le projet musical le plus ambitieux de Beethoven (Bonn, 1770 – Vienne, 1827). Dans cette œuvre, Beethoven cherche une expression musicale particulière pour chaque phrase, concept, voire chaque mot du texte. Il en résulte une mosaïque musicale très diversifiée, aux changements incessants de tempos, de timbres et de tonalités.
Extrait d'un concert enregistré à la Cité de la musique le samedi 31 juillet 1999. Interprètes : Orchestre des Jeunes de l'Union Européenne, sous la direction de Sir Colin Davis ; London Symphony Chorus, sous la direction de Stephen Westrop ; Alison Buchanan, soprano ; Sara Mingardo, contralto ; Kenneth Tarver, ténor ; Stephen Milling, basse.
Petite Messe solennelle, Gioacchino Rossini
Petite Messe solennelle, pour 4 voix solos, 2 quatuors vocaux, 2 pianos et un harmonium. Rossini (Pesaro, 1792 – Paris, 1868) évoque cette « petite » messe composée en 1863 – et qui dure tout de même 1h30 – comme « le dernier péché mortel de [sa] vieillesse […] Bon Dieu. La voilà terminée, cette pauvre petite messe. Est-ce bien de la musique sacrée que je viens de faire, ou bien de la sacrée musique ? J'étais né pour l'opera buffa, tu le sais bien ! Peu de science, un peu de cœur, tout est là. »
Le credo est divisé en 4 parties.
Extraits d'un concert enregistré à la Cité de la musique le mercredi 15 juin 2005. Interprètes : Solistes de Lyon-Bernard Tétu sous la direction de Bernard Tétu ; Marie-Josèphe Jude, piano ; Paul Couëffé, harmonium.
Messe pour choeur à huit voix mixtes et instruments à vent, Anton Bruckner
Messe n° 2 en mi mineur, WAB 27, pour chœur à 8 voix mixtes et orchestre constitué d'un ensemble de vents (2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 4 cors, 2 trompettes et 3 trombones). Créée en 1867, c'est sans doute la messe de Bruckner (Ansfelden, 1824- Vienne, 1896) la plus populaire outre-Rhin. Elle fut destinée à la chapelle votive de la nouvelle cathédrale de Linz et dédiée à l'évêque de Linz. Versions révisées en 1869, 1876, 1882 et 1885.
Extrait du concert enregistré à la Cité de la musique le mercredi 6 février 2008. Interprètes : chœur Accentus et Ensemble Ars Nova sous la direction de Laurence Equilbey et Philippe Nahon.
Messe, pour chœur mixte et dix instruments, Igor Stravinski
Seule œuvre proprement liturgique du compositeur, cette Messe, pour choeur mixte et dix instruments fut écrite par Stravinski (Oranienbaum, 1882 - New York, 1971) en réaction contre des messes de Mozart qu'il qualifiait de « douceries opératiques-rococo ». Stravinski livre ici une partition très dépouillée et s'inspire de rituels chrétiens anciens, aussi bien catholiques qu'orthodoxes. Cette messe reflète le désir d'objectivité de Stravinski, selon lequel la foi doit viser l'exactitude de l'expression. L'équilibre entre richesse et économie, entre harmonie et contrepoint rappelle parfois les messes des compositeurs franco-allemands. Composée en 1944-1948.
Extrait du concert enregistré à la Cité de la musique le samedi 27 septembre 2003. Interprètes : Collegium Vocale Gent, Prometheus Ensemble sous la direction de Philippe Herreweghe ; Carolyn Sampson, soprano ; Andreas Weller, ténor.