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Fiche pratique
Relations avec le public
Métiers de la médiation
Le ou la responsable des relations avec le public propose et met en œuvre des actions pour toucher et connaître son public, le fidéliser et enfin l’élargir et le renouveler. Au service d'un établissement culturel, d'une structure de diffusion ou de production, d'un festival, d'un événement, il assume une fonction de médiation entre l’offre culturelle et les différents publics concernés.
Ses missions – très variées - sont à la croisée des fonctions de communication, de gestion administrative, et touchent également aux actions de marketing, du mécénat et de la médiation culturelle.
«Le ou la responsable des relations avec le public définit et mène des actions inscrites dans le projet artistique et culturel de la structure, visant d’une part à créer les conditions et à favoriser les temps d’une rencontre du public avec l’œuvre, l’artiste, la structure, d’autre part à développer la fréquentation et/ou à fidéliser et élargir le public. Dans le secteur culturel (musée, arts du spectacle, etc.), il joue aussi un rôle de médiateur entre la structure culturelle et les publics. À partir d’une analyse des différents publics, de leurs attentes, des taux de fréquentation des établissements culturels, des exigences de diversification et d'inclusion, il met en place des actions de marketing et de communication afin d’élargir et fidéliser de nouveaux publics. » (Référentiel des métiers de la culture et des médias, Apec/Afdas, 2015).
responsable des relations avec le public
Selon la taille, le profil et le projet culturel de la structure, le service RP (relations avec le public) peut être directement impliqué dans la définition des stratégies de développement : conditions d'accueil du public, politique tarifaire, organisation d’actions culturelles, outils de communication et de marketing.
Une place importante est réservée au travail d’animation et de développement de réseaux avec des structures partenaires sur le territoire local et régional : les acteurs culturels, institutionnels, sociaux, associatifs et touristiques (...) afin de promouvoir les actions et les activités de l’établissement.
Dans ce cadre, le service initie les premiers contacts, assure un lien régulier avec les relais, les conseille et les oriente dans leurs choix d’activités, organise les rencontres avec les artistes, crée des actions de sensibilisation, gère le fichier contacts, assure l’accueil du public, suit la billetterie et analyse les chiffres de fréquentation.
Les missions du chargé des relations avec le public :
- Rechercher de nouveaux publics, les fidéliser et les connaître
Le RP conçoit une stratégie de relations avec le public, trouve de nouveaux relais et développe des réseaux de partenaires qui alimentent et activent en permanence le fichier contacts de l’établissement.
Il assure le lien et l’information du public par le biais de l’accueil physique comme par la communication numérique (emailing, newsletters, animation des réseaux sociaux...). Il établit également un suivi statistique de la fréquentation et met en place des outils d’analyse des publics et de ses activités.
- Conseiller et accueillir le public
En contact direct avec le public, le RP est responsable de toutes les modalités de son accueil et de son information sur place et à distance ainsi que de la billetterie et de la vente des spectacles qu’il promeut auprès de lui.
En interne, il définit avec les équipes de direction, les politiques tarifaires, de communication et de diffusion de l’information. Grâce au suivi et à l’analyse des ventes, il participe au prévisionnel du remplissage des salles.
Transcription de la vidéo
Je m’appelle Itay Jedlin. Je suis conseiller de vente à la Philharmonie de Paris.
Vos missions ?
Déjà la mission d’être le visage, le contact humain avec le public lorsqu’ils achètent leurs billets ou se renseigner et c’est nous encore qu’ils vont retrouver au moment du concert, au contrôle du concert. Nous sommes un élément très important et très stratégique à la Philharmonie, ce n’est pas seulement la vente de billets, parce que nous sommes une sorte de sismologue de tout ce qui se passe à tout le niveau, à tous les services différents. S’il y a un panneau d’affichage dans le parc qui ne marche pas, nous serons le premier à savoir, si le public n’a pas apprécié le concert. Toutes ces informations-là, nous allons les récolter en premier et avertir les services différents. Mais surtout, nous avons un aspect assez important de médiation, nous sommes là pour suivre et essayer de trouver quelque chose qui peut intéresser la personne.
Une journée type ?
Chaque jour dépend énormément de la programmation et de l’activité qui est prévu le jour même. On peut avoir une journée avec un seul concert, on peut avoir au même moment quatre concerts différents. Et là, on nous demande beaucoup de polyvalence, pas seulement dans le lieu, mais aussi par le biais de communication si c’est par téléphone, si c’est par internet, si c’est sur place, si c’est au guichet, si c’est dans les espaces publics.
Votre parcours ?
J’ai un parcours assez atypique. J’ai toujours fait de la musique, mais j’ai commencé à l’Opéra d’Israël comme enfant chanteur. Ensuite, j’ai fait des études très poussées de musique, de musique ancienne, de direction d’orchestre. Actuellement, j’enseigne aussi en parallèle dans un conservatoire de banlieue. J’ai toujours navigué un petit peu dans tous les aspects de la musique en tant que conseiller pour des projets artistiques, pour des projets de salle de concert, avec une grande compagnie de CD.
Pourquoi ce métier ?
C’est ça que j’aime beaucoup dans ce travail, c’est ce contact humain avec les personnes qui ont un vrai besoin de musique. Soit s’ils sont néophytes, soit s’ils sont avérés, soit s’ils sont des vrais mélomanes, pouvoir échanger avec les gens qui ont ce besoin, m’enrichit beaucoup.
Quelles compétences ?
Il faut déjà être très très humain, le public est très diversifié. Ça peut amener des situations conflictuelles comme des situations très riches. Ensuite, il faut être très connaisseur de la musique et la matière, de l’activité que nous faisons ici. Nous avons une équipe très diversifiée avec des gens qui sont passionnés à plein plein de style de musique différents, c’est ce qui nous permet aussi de faire face au public de manière crédible. Il y a aussi des situations très stressantes comme la mise en vente en une heure des places de dernière minute juste avant leur concert, quand il y a 3 000 personnes qui arrivent, il faut rester calme, il faut continuer.
Vos interlocuteurs ?
L’Interlocuteur principal pour nous, c’est le public, mais vu que nous nous récoltons énormément d’informations et de retours depuis le public, nous sommes amenés à travailler finalement avec tous les services. Un changement d’un artiste, un retour mécontent d’un concert ou très content d’un concert, nous serons en contact avec la production. Si c’est par rapport à la communication, ça sera avec le secrétariat général. Si on a un souci sur le site, on doit réagir très rapidement, ce sera avec la sécurité et les ouvreurs. Et le quotidien, il est plutôt très très riche et on échange tout le temps tout le temps avec beaucoup beaucoup de monde.
Un objet ?
Pour nous, ce sera sûrement le billet. Il représente un échange avec un public, un travail où nous avons trouvé quand même le concert qui l’intéresse et cet objet-là représente aussi pour le public, la clé d’entrée dans la salle, d’une expérience musicale, ça représente tout pour nous.
Un conseil ?
Les conseils que je peux donner, c’est de vraiment rester très très très attaché à la matière elle-même, donc à la musique. Vraiment développer cette connaissance, de l’enrichir par des stages, par des études, des expériences propres, d’aller au concert et de garder une forte capacité humaine d’échanger avec les gens.
- Créer les conditions de la rencontre entre le public et l'œuvre artistique
Selon les structure, le RP va être à l’initiative ou collaborer directement avec d’autres services pour la conception des actions à destination de différents publics (rencontres et résidences d’artistes, ateliers et projets d’action éducative et culturelle, visites spécifiques...). Il se charge ensuite de les mettre en œuvre et d’en dresser le bilan.
- Les référentiels métiers
Plusieurs référentiels du métier de chargé ou responsable des relations avec le public sont disponibles. Certains sont réalisés par les professionnels eux-mêmes (réseau RP par exemple), d’autres par l’Apec en collaboration avec l’Afdas. Enfin la Commission nationale paritaire emploi-formation - Spectacle vivant (CNPEF-SV) a développé des référentiels d'activités pour les principaux métiers artistiques, techniques ou administratifs.
Le marketing culturel
L'association entre l'offre artistique et le marketing occupe une place stratégique pour l'ensemble du secteur culturel. Au cœur de cette association, un enjeu : la relation avec les différents publics et partenaires. Très spécifique de par la nature de son objet – promouvoir une œuvre ou un spectacle, un événement, un lieu -, le marketing culturel se construit autour de l'identité, des missions et des objectifs des structures artistiques et culturelles qui les proposent au public. On parle ici d’un marketing centré sur le "produit culturel" dont les propriétés diffèrent radicalement des produits de grande consommation. Le marketing culturel s'appuie sur les spécificités de l'oeuvre à diffuser ou distribuer : unicité de l'oeuvre - concert, spectacle, performance ... - définie comme originale et non-reproductible à l’identique, avec une forte valeur symbolique (source de plaisir et d'émotion hédonistes ou esthétiques) et inscrite dans une temporalité complexe à la fois éphémère et durable. En d'autres termes, il s'agit de trouver le public en fonction de l’œuvre ou de la vision de l’artiste, et d'adapter sa stratégie en fonction des publics susceptibles de s’y intéresser.
Des formations au marketing des arts et de la culture sont présentes dans des grandes écoles de commerce, dans quelques formations universitaires ou des IEP.
Transcription
Je m’appelle Emilie Quentin et je suis Chargée de marketing à la Philharmonie de Paris.
Vos missions ?
Je travaille au sein d’une équipe pour laquelle la mission est de promouvoir les expositions, les concerts et spectacles et les activités de notre établissement.
En plus de la brochure de saison, nous utilisons majoritairement les outils du numérique pour créer des newsletters, des emailing divers et variés, mais également des plans de communication, plans d’affichage et diffusion de documents papier.
Une journée type ?
Une journée type à mon poste, elle se passe souvent dans mon bureau, derrière mon ordinateur, mais aussi de façon plus aléatoire. Il nous arrive de devoir gérer beaucoup d’aléas et d’imprévus, comme des annulations, des changements d’artistes qui font que nos journées sont rarement monotones.
Pourquoi ce métier ?
Ce qui me plaît dans celui-ci, c’est de pouvoir mesurer chaque jour le résultat de mon travail et le résultat du travail de l’équipe, en voyant les salles de spectacle se remplir avec un public toujours, on l’espère, plus nombreux.
Votre parcours ?
J’ai fait des études d’Art, d’Arts plastiques et parallèlement à celles-ci, j’ai rapidement intégré des structures qui avaient un rapport avec la musique. J’ai tout d’abord été disquaire, puis j’ai travaillé dans un magazine spécialisé en jazz, puis en rock, mais également j’ai pu avoir l’opportunité de travailler au sein de labels et de m’occuper de la promotion d’artistes. Tout ceci m’a beaucoup apporté et me permet aujourd’hui de concrétiser dans le métier que je pratique tous les jours une synthèse de toutes ces vies passées.
Quelles compétences ?
Pour être Chargé de marketing dans le spectacle vivant, il faut en plus d’une grande polyvalence, être surtout à l’aise avec les outils du numérique, savoir aussi manier les mots, aimer les images et pour synthétiser tout ça, avoir aussi un certain esprit d’analyse qui permet de prendre du recul sur les actions que l’on mène et leurs résultats.
Vos interlocuteurs ?
Au quotidien, je travaille surtout avec les membres de l’équipe dans laquelle je suis, mais aussi plus généralement avec tous les acteurs de la communication de notre établissement, les services web, le community manager, le directeur de la communication et les services du mécénat qui ont souvent des missions comme des campagnes de dons ou autres sur lesquels on les appuie de façon régulière. On peut également être en relation avec le service de production, notre point d’entrée vers les orchestres et les artistes que nous recevons dans nos salles.
Un objet ?
Plus qu’un objet, je dirais plus un support, celui de l’écran. De l’écran d’ordinateur, de téléphone, de tablette, celui par lequel le public reçoit nos informations.
Un conseil ?
En plus d’une formation en communication ou en marketing, si j’avais un conseil, ce serait d’être curieux de ne pas avoir peur de sortir de sa zone de confort, de découvrir un concert, même d’un style musical que l’on n’apprécie pas forcément, ou d’aller voir une exposition simplement pour le plaisir de découvrir sa scénographie. Et aussi être toujours à l’affût des évolutions de ce métier. Parce qu’à l’heure de l’intelligence artificielle, on sait déjà que ce sera sûrement une révolution des cinq prochaines années.
Les formations
Les très nombreuses formations universitaires en administration et gestion culturelles abordent les questions liées à la gestion et au développement des publics. Les angles d'approches peuvent varier selon les cursus et spécialités : communication, économie et marketing culturel, développement territorial, actions culturelles et de médiation, management d'équipe, coordination de projets, sociologie des pratiques culturelles ...
Quelques formations sont proposées en alternance (Licence professionnelle), une formule prisée des futurs employeurs et garante d'une rapide insertion professionnelle. A signaler la formation du CFA de Nancy spécialisée dans le domaine de l'art lyrique et de l'opéra "Accompagnement des publics et partenariat dans le spectacle vivant" .
La formation continue joue également un rôle important auprès d'un secteur professionnel en constante évolution et en quête d'innovation. Les formations courtes sont ciblées sur les différents aspects professionnels : outils numériques, techniques de communication, marketing culturel, analyse des publics ...
Mise à jour : janvier 2024
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Guide des métiers - CPNEF:SV
Fiches et référentiels des métiers de la communication, des relations avec le public, de la commercialisation, billetterie et accueil sur le site de la Commission paritaire nationale emploi formation spectacle vivant.