Métiers de la musique / Vidéos métiers / Série ProPhil
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PROPHIL
Une série vidéo sur les métiers de la musique
Transcription de la vidéo
Je suis Perrine Ganjean, je suis ingénieur du son et responsable du service prise de sons à la Philharmonie de Paris.
Vos missions ?
À la Philharmonie, nous enregistrons une grande majorité des concerts pour alimenter le fonds de ressources de la médiathèque de la Philharmonie. Nous travaillons également sur des streamings pour la diffusion de concerts en direct et nous travaillons également à la réalisation de podcasts musicaux.
Une journée type ?
Lors d'une journée d'enregistrement, nous commençons le matin par installer le plateau, donc toute la technique microphonique, le câblage en relation avec la régie qui installe parallèlement l'orchestre ou les musiciens sur scène.
Ensuite, il y a la phase de balance ou de raccord par l'ensemble instrumental qui vient travailler sur le plateau. Pendant ce temps-là, nous, nous faisons la balance sur la console.
Enfin, il y a la phase d'enregistrement proprement dite qui est le concert et après le concert, nous démontons l'installation que nous avons précédemment installée le matin.
Pourquoi ce métier ?
Ce qui me plaît le plus dans mon métier au quotidien, c'est d'être entre la partie très artistique liée au travail avec la musique et la partie très technologique, très technique qui est le travail sur les consoles de mixage avec les systèmes d'enregistrement, le montage et l'étude de la microphonie.
Votre parcours ?
J'ai commencé la musique à l'âge de 7 ans dans des classes à horaires aménagés musique où je pratiquais le violon. Ensuite, voulant devenir ingénieur du son, je me suis orientée vers des études scientifiques, puis des classes préparatoires aux grandes écoles.
De là, j'ai pu intégrer le Conservatoire national supérieur de musique de Paris, qui a une formation qui s'appelle « La formation supérieure aux métiers du son ». Cette formation dispense un cursus musique et technologique pour huit personnes par an qui sont à la fin diplômées ingénieurs du son, directeurs artistiques musicaux ou compositeurs, arrangeurs, etc. Tous les métiers qui font le lien entre le son et la musique.
À la fin de mes études, j'ai pu faire différents stages, notamment à Radio Classique. Ce stage m'a permis d'intégrer le pôle d'intermittents de Radio Classique. Pendant environ 7 ans, j'ai travaillé avec eux pour enregistrer différents concerts dans toute la France. J'ai été parallèlement régisseur son à la salle Pleyel de manière intermittente.
La salle Pleyel faisant partie du même groupe que la Cité de la musique, à sa fermeture et à l'ouverture de la Philharmonie, j'ai intégré ici, à la Philharmonie, le service de prise de son.
Quelles compétences ?
Les compétences pour être ingénieur du son sont avant tout l'amour de la musique et la connaissance de la musique si on veut être ingénieur du son dans le domaine musical. Je pense qu'il faut également de bonnes connaissances scientifiques, notamment en termes de physique et de technologie, pour comprendre et savoir manipuler les outils avec lesquels on travaille au quotidien.
Vos interlocuteurs ?
Mes interlocuteurs prioritaires sont les régisseurs de production et les régisseurs d'orchestre qui travaillent, eux, avec les musiciens qui viennent à la Philharmonie. Sur chaque concert, mon équipe est composée d'une personne permanente de la Philharmonie, donc moi ou un de mes collègues ingénieurs du son de la Philharmonie, plus des assistants ou conseillers musicaux qui sont intermittents du spectacle. Et puis bien sûr, il y a les musiciens avec qui on échange sur le résultat attendu de leur part au niveau de l'enregistrement.
Un objet ?
L'objet que j'ai toujours avec moi et qui définit mon métier, pour moi, c'est mon casque audio. C'est ma référence au niveau de mes oreilles. Si je vais dans n'importe quelle régie avec des enceintes différentes, j'aurai toujours mon casque pour comprendre ce que j'entends et ne pas être perturbée par des enceintes qui peuvent sonner différemment. Je suis sûre avec mon casque de ne pas me tromper et de savoir ce que je fais au quotidien.
Un conseil ?
Si je peux donner un conseil aujourd'hui, pour quelqu'un qui veut devenir ingénieur du son, c'est, déjà, de suivre son envie et de ne pas hésiter puisque c'est un très beau métier. Ensuite, à travers ses études, je conseillerais de faire un maximum de stages. Les stages vont lui permettre de connaître différentes facettes de ce métier, que ce soit dans la musique ou éventuellement dans le cinéma ou dans différents types de musique ou dans différents lieux. Un ingénieur du son de musique ne travaillera pas de la même manière qu'un ingénieur du son de cinéma et c'est très important de comprendre ça assez tôt.
Transcription de la vidéo
Je m’appelle Marine Hozer, je suis déléguée de production à la Philharmonie de Paris.
Vos missions ?
La production, c’est la mise en œuvre d’un spectacle, tout le processus qui va de la conception artistique jusqu’à la représentation. Ici, à la Philharmonie de Paris, le service production fait de l’accueil de production. C’est-à-dire que le spectacle qui est représenté chez nous a déjà été pensé, monté, parfois joué. Et nous, on achète les droits de représentation de ce spectacle pour une ou plusieurs soirées.
Une journée type ?
J’ai deux journées type. La première, c’est quand il n’y a pas de concert le soir. C’est une journée de bureau sur place, ici, à la Philharmonie de Paris, où je m’occupe de la logistique des concerts à venir. Moi, je m’occupe d’une trentaine de concerts sur une saison, donc sur 10 mois. Ça consiste à la rédaction d’un contrat qui va préciser toutes les conditions dans lesquelles vont se tenir ce concert, quel artiste, quel programme, dans quel cadre technique, combien ça va coûter à la Philharmonie, etc. Il y a aussi ensuite toute la logistique d’accueil des artistes, leur hôtel, leur transport, anticiper leurs besoins, pour que le jour J, tout se passe le plus simplement possible. J’ai ensuite une deuxième journée type, quand il y a un concert le soir. On accueille les artistes, on prépare leur loge, on leur montre les lieux, on les accompagne jusqu’à la scène. Si tout se passe bien, on peut se glisser en salle et écouter une partie du concert. Ensuite, on attend que tout le monde soit parti et on rentre chez nous.
Pourquoi ce métier ?
J’ai choisi ce métier parce que j’avais le goût du spectacle vivant, tout simplement.
Votre parcours ?
Je suis titulaire d’un Bac+5 que j’ai eu à Sciences Po Paris, où j’ai suivi l’enseignement édition et spectacle vivant. J’ai fait trois ans dans l’édition. Ensuite, je suis repartie vers la production. J’ai travaillé pour un ensemble de musique baroque, des festivals de musique de chambre, un réseau de diffusion de musique et une structure de production d’opéra avant d’arriver à la Philharmonie de Paris.
Quelles compétences ?
Il y a des compétences qui s’acquièrent pendant la formation. Je pense notamment à l’engagement d’artistes étrangers, le droit d’auteur, savoir déposer un dossier de subvention, etc. Mais globalement, la majorité des compétences s’acquièrent sur le terrain, une fois qu’on est confronté aux problèmes. Il faut être également extrêmement bien organisé, être imperméable au stress, savoir gérer les priorités parce que le spectacle est vivant, donc il y a toujours des imprévus, et aussi savoir penser à plein de choses en même temps, puisque pendant la journée, on enchaîne une multitude de petites tâches très différentes les unes des autres.
Vos interlocuteurs ?
Je parle essentiellement avec des gens à l’extérieur, donc des agents d’artistes, des producteurs, des artistes eux-mêmes parfois. Bref, tous les gens qui créent le spectacle avant qu’il n’arrive à la Philharmonie. Je parle aussi beaucoup avec mes collègues en interne, donc déjà mon propre service puisqu’on travaille en équipe, mais également avec tous les services de la Philharmonie, les équipes techniques, la billetterie, les relations avec le public, le marketing, etc., vraiment avec tous les services de la Philharmonie.
Un objet ?
L’objet sans lequel je ne pourrais pas travailler, c’est mon ordinateur, puisque 90 % de mon activité se passe assise derrière un écran.
Un conseil ?
Il y a beaucoup de candidats et peu de postes. Donc, je conseillerais d’obtenir un Bac+5 au sein d’une université ou une grande école. Ces formations, elles intègrent nécessairement un stage. Au cours de ce stage, je pense qu’il est bon de pouvoir apercevoir l’ensemble des métiers de la production, de commencer à se constituer un réseau professionnel, qui sera très important par la suite, et essayer de se montrer sous son meilleur jour, donc dynamique, enthousiaste, motivé.
Transcription de la vidéo
Je m’appelle Nathalie Berthier et je suis régisseuse de production à la Philharmonie de Paris.
Vos missions ?
La mission principale du régisseur de production est la coordination technique des concerts. Il va mettre en lien les équipes techniques internes avec les équipes techniques externes pour faire en sorte que tout le concert se passe bien.
Une journée type ?
Mon travail va commencer par la réception de la fiche technique. J’étudie la faisabilité avec les équipes de celle-ci. On regarde le plan de scène, leurs demandes techniques, leurs besoins personnels et on regarde aussi leur plan d’implantation. Ensuite, après, on leur propose des solutions. Après, on va devoir prévoir nos embauches de personnel dans chaque service. Pour la partie concert, on va de nouveau mettre en lien toutes les équipes techniques, donc internes et externes, et faire de la coordination entre chaque. Pendant le concert, on va expliquer exactement le déroulé du concert être très précis dedans, pour que chaque service sache exactement où on en est et les interventions qu’ils ont à faire. « Top ! Entrée du chef ! », pour que la lumière sache qu’à ce moment-là, on met en noir salle. Et en fin de concert, on va veiller au déroulement du démontage.
Pourquoi ce métier ?
J’ai passé des heures et des heures dans les conservatoires de musique. J’ai fait énormément de musique. Je n’arrivais pas trop à trouver ce que je voulais. Donc, je suis allée rencontrer les professionnels, voir les différents métiers et j’ai vu le métier de régisseur général. La répétition commençait avec l’orchestre seul. Ensuite, il y avait répétition avec le chœur. Ensuite, il y avait les surtitres qui se sont rajoutés. Et tout ça s’est regroupé et j’ai trouvé ça magique. Il y a un côté Tetris où on doit faire en sorte que tout se coordonne bien, qui est un peu un challenge. Et voilà pourquoi je voulais être régisseuse de production.
Quelles compétences ?
Les compétences pour être régisseur de production sont d’avoir un bon relationnel et un sens de la négociation, trouver des compromis entre les demandes artistiques et les contraintes techniques, et surtout être très actif.
Vos interlocuteurs ?
Mes principaux interlocuteurs sont, dans un premier temps, la production, qui me donne le contexte des concerts. Ensuite, rentrer en contact avec toutes les équipes techniques en interne, avec le son, la lumière, la vidéo, la machinerie et la captation. Également, les équipes techniques externes, les orchestres des compagnies. Au moment du concert, je suis en lien avec les chefs de salle pour l’ouverture publique.
Un objet ?
Mon objet fétiche serait le talkie-walkie parce que je suis en lien avec toutes les équipes techniques grâce à lui.
Un conseil ?
Pour être régisseur de production, je conseille d’aller aux spectacles, aux concerts, aux expositions et s’imprégner du monde du spectacle vivant. Comme ça, on comprend toutes les problématiques artistiques. Et ne pas avoir peur d’oser aller rencontrer les professionnels pour échanger avec eux, comprendre leurs problématiques et montrer votre motivation.
Transcription de la vidéo
Je m’appelle Agathe Laforge Elieva et je suis coordinatrice pédagogique de l’éveil musical à la Philharmonie de Paris.
Vos missions ?
Ma mission est multiple.
Il s’agit de fédérer, de créer, de faire le lien entre l’institution et nos différents partenaires et surtout aussi de développer une pédagogie et de réfléchir à ce que l’on veut transmettre, comment on veut le transmettre et à qui on veut le transmettre.
Une journée type ?
On va retrouver différents domaines constants. Il y aura évidemment l’organisation. Ça peut être l’organisation de planning, la mise en place de réunions, de temps de partage de savoirs. Il y a toujours un temps aussi de terrain et dans une journée type, il y aura forcément différents publics. Ça peut être en interne avec des collègues de la Philharmonie, ça peut être en externe...
Sinon, il y a aussi un temps de réflexion, de recherche, parce que pour créer les contenus, les thématiques, les parcours spécialisés ou même réfléchir non seulement à la pédagogie, mais à un meilleur accueil aussi de tous les publics, il faut aussi beaucoup chercher, assister à des conférences et beaucoup se renseigner sur tous les sujets.
Votre parcours ?
Après mes études au Conservatoire où j’ai appris la harpe, le piano, l’écriture, c’est vraiment la vie, ces rencontres, les opportunités et mon grand appétit de création, de créativité et de recherche qui m’ont amenée jusqu’ici aujourd’hui. Je suis artiste musicienne, pédagogue. J’ai été professeure en conservatoire. J’ai aussi été musicienne intervenante en milieu scolaire et en milieu médico-éducatif.
Pourquoi ce métier ?
J’ai toujours eu à cœur de transmettre l’universalité de la musique, particulièrement aux plus jeunes des publics dit empêchés.
Travailler à l’éveil musical, c’est bien sûr travailler à destination des enfants et de tous les enfants. Mais travailler l’éveil musical, c’est aussi travailler les adultes qui accompagnent ces enfants. Et c’est ça aussi qui est vraiment passionnant parce que c’est comment créer des moments fédérateurs, de lien encore une fois, entre les petits et les adultes qui les accompagnent, que ce soit leurs enseignants ou leurs familles.
Quelles compétences ?
On peut avoir l’impression que les enfants vont faire tout ou n’importe quoi, il suffit de mettre des instruments dans une salle, mais finalement, c’est toute la rigueur qu’il y a derrière dans la réflexion et c’est tout le travail de la coordination, mais aussi des musiciens intervenants, d’avoir ce goût d’emmener les enfants, de les accompagner dans les découvertes. Finalement, c’est cette envie ou cette compétence de redevenir enfant soi-même, de ne pas oublier l’enfant qu’on était.
Vos interlocuteurs ?
Être coordinatrice pédagogique, c’est aussi avoir la chance de travailler avec plusieurs métiers et plusieurs collègues et dans plusieurs départements de la philharmonie. Par exemple, avec les responsables administratifs pour les suivis de budget, les suivis de contrat, avec les collègues de la régie instrumentale pour toute la mise en place des ateliers, des thématiques et des contenus, le département de la communication, du marketing, avec le département du mécénat pour présenter les projets d’éveil musical afin d’aider la recherche de mécènes dans le cadre de projets pilotes. C’est aussi, bien entendu, travailler avec les musiciens intervenants de l’équipe de l’éveil musical, mais aussi avec les autres traditions ou musique classique et orchestrale.
Un objet ?
L’objet qui me tient à cœur, et qui pourrait peut-être symboliser la coordination pédagogique, c’est un instrument de musique qui s’appelle l’« Hokema Sansula ». Et c’est un instrument léger que je promène souvent. C’est vraiment un instrument qui permet de faire le lien entre les différents publics pour accueillir les enfants, les tout-petits et leurs familles...
Un conseil
D’avoir une pratique instrumentale, vocale, mais de ne pas se laisser enfermer non plus dans cette pratique-là. De connaître le développement de l’enfant, c’est avoir des notions de science de l’éducation, c’est aussi quelque chose qui est très important. Et bien sûr, le troisième conseil, ça serait de faire des stages ou de proposer des ateliers avec les enfants qu’on peut avoir dans son entourage, de jouer, de tester et surtout sans volonté d’apprendre un instrument, mais dans le plaisir du jeu.
Transcription de la vidéo
Je m’appelle Emilie Quentin et je suis Chargée de marketing à la Philharmonie de Paris.
Vos missions ?
Je travaille au sein d’une équipe pour laquelle la mission est de promouvoir les expositions, les concerts et spectacles et les activités de notre établissement.
En plus de la brochure de saison, nous utilisons majoritairement les outils du numérique pour créer des newsletters, des emailing divers et variés, mais également des plans de communication, plans d’affichage et diffusion de documents papier.
Une journée type ?
Une journée type à mon poste, elle se passe souvent dans mon bureau, derrière mon ordinateur, mais aussi de façon plus aléatoire. Il nous arrive de devoir gérer beaucoup d’aléas et d’imprévus, comme des annulations, des changements d’artistes qui font que nos journées sont rarement monotones.
Pourquoi ce métier ?
Ce qui me plaît dans celui-ci, c’est de pouvoir mesurer chaque jour le résultat de mon travail et le résultat du travail de l’équipe, en voyant les salles de spectacle se remplir avec un public toujours, on l’espère, plus nombreux.
Votre parcours ?
J’ai fait des études d’Art, d’Arts plastiques et parallèlement à celles-ci, j’ai rapidement intégré des structures qui avaient un rapport avec la musique. J’ai tout d’abord été disquaire, puis j’ai travaillé dans un magazine spécialisé en jazz, puis en rock, mais également j’ai pu avoir l’opportunité de travailler au sein de labels et de m’occuper de la promotion d’artistes. Tout ceci m’a beaucoup apporté et me permet aujourd’hui de concrétiser dans le métier que je pratique tous les jours une synthèse de toutes ces vies passées.
Quelles compétences ?
Pour être Chargé de marketing dans le spectacle vivant, il faut en plus d’une grande polyvalence, être surtout à l’aise avec les outils du numérique, savoir aussi manier les mots, aimer les images et pour synthétiser tout ça, avoir aussi un certain esprit d’analyse qui permet de prendre du recul sur les actions que l’on mène et leurs résultats.
Vos interlocuteurs ?
Au quotidien, je travaille surtout avec les membres de l’équipe dans laquelle je suis, mais aussi plus généralement avec tous les acteurs de la communication de notre établissement, les services web, le community manager, le directeur de la communication et les services du mécénat qui ont souvent des missions comme des campagnes de dons ou autres sur lesquels on les appuie de façon régulière. On peut également être en relation avec le service de production, notre point d’entrée vers les orchestres et les artistes que nous recevons dans nos salles.
Un objet ?
Plus qu’un objet, je dirais plus un support, celui de l’écran. De l’écran d’ordinateur, de téléphone, de tablette, celui par lequel le public reçoit nos informations.
Un conseil ?
En plus d’une formation en communication ou en marketing, si j’avais un conseil, ce serait d’être curieux de ne pas avoir peur de sortir de sa zone de confort, de découvrir un concert, même d’un style musical que l’on n’apprécie pas forcément, ou d’aller voir une exposition simplement pour le plaisir de découvrir sa scénographie. Et aussi être toujours à l’affût des évolutions de ce métier. Parce qu’à l’heure de l’intelligence artificielle, on sait déjà que ce sera sûrement une révolution des cinq prochaines années.
Transcription de la vidéo
Je m'appelle Delphine Biron et je suis violoncelliste à l'Orchestre de Paris.
Vos missions ?
Mes missions sont assez variées. Le métier principal, c'est de jouer et de faire des concerts, principalement à la Philharmonie de Paris. Ensuite, il nous arrive de faire ces programmes lors de tournées et aussi de faire des enregistrements. Nous avons aussi la chance d'avoir une saison de musique de chambre. Enfin, nous avons aussi une mission au sein de l'action culturelle, ça peut être devant des publics empêchés, dans les maisons de retraite, dans les hôpitaux. Nous faisons aussi des créations de contes musicaux, des concerts jeunes dans les écoles.
Une journée type ?
Lorsque nous sommes musiciennes, il n'y a pas de journée type. Il y a la journée de répétition, qui est la journée essentielle dans le métier de musicien d'orchestre. Nous avons quelques heures de répétition tous ensemble avec le chef d'orchestre et ça nous permet de préparer ensemble le programme pour le concert. Nous avons une deuxième journée type, nous avons la générale, c'est le dernier moment où nous pouvons répéter le programme comme si c'était le concert. Ensuite, nous avons le concert le soir. Nous avons une journée de travail personnel, qui nous permet de préparer la suite des séries les semaines suivantes, de se recentrer sur son instrument et aussi participer aux autres missions de l'orchestre de Paris, comme les concerts hors les murs.
Votre parcours ?
Originaire de Nantes, j'ai intégré le Conservatoire de Paris assez jeune en poursuivant mes études générales par correspondance. Ensuite, à l'issue de ce cursus, j'ai obtenu mes prix de violoncelle, de musique de chambre et de quatuor à cordes. Très vite, j'ai ressenti le besoin de faire des académies de jeunes, donc d'orchestres. J'ai eu la chance de faire l'Orchestre Européen, qui a été pour moi une formidable expérience qui m'a beaucoup imprégnée pour mon envie de faire ce métier. Ensuite, pendant un an, j'ai été intermittente, ce qui m'a permis de travailler dans différentes formations parisiennes, d'acquérir un peu de métier. J'ai eu la chance de préparer un concours à l'Orchestre de Paris et de rentrer.
Pourquoi ce métiers ?
La musique, c'est quand même un métier passion. J'ai la chance, et je me le dis tous les jours, de pouvoir profiter et de pouvoir partager cette musique avec le public et avec mes collègues. Donc, ça demande une grande exigence, évidemment, parce que chaque jour, il faut se remettre au travail, chaque jour, il faut remettre ses principes en cause pour avancer et pour toujours aller plus loin dans la recherche de la vérité, quelque part, de l'interprétation.
Nous avons la chance d'avoir un répertoire extrêmement varié. Nous jouons autant du Haydn en répertoire classique que des grands romantiques comme Mahler, Buckner et de la musique contemporaine. Donc ça, ça nous permet aussi de naviguer de répertoire en répertoire et de s'adapter, d'adapter son son, d'adapter ses modes de jeu. Parfois, ça nous arrive d'être 120 sur scène, parfois, ça nous arrive d'être 60, on ne cherche pas le même son. Il n'y a pas deux jours qui se ressemblent quand on fait de la musique.
Quelles compétences ?
La première, pour moi, qui est essentielle, c'est d'être passionné par la musique parce que c'est un métier qui demande beaucoup d'investissement physique et mental pour pouvoir donner le meilleur de soi-même. Aussi d'être très à l'écoute, parce qu'on est toujours dans un collectif, il faut toujours essayer de créer un son, un objet sonore avec les autres, avoir cette faculté de souplesse pour s'adapter. Je pense aussi aux interprétations de chefs d'orchestre qui peuvent être très différentes l'une de l'autre. Donc nous, notre métier, c'est d'être au service de cette interprétation, l'interprétation du texte d'une part, mais aussi l'interprétation des chefs d’autre part.
Vos interlocuteurs ?
Mes premiers collègues proches sont bien sûr les musiciens, les musiciens de ma section, les violoncellistes. Nous avons des tuttistes, moi, je suis tuttiste. Ensuite, nous avons des solistes, troisième soliste, deuxième soliste et le premier soliste qui est mon chef de pupitre, c'est mon premier référent. Au sein des cordes, il y a le violon super solo qui est notre référent cordes. Dans cette pyramide, on arrive vers le chef d'orchestre. En dehors de mes collègues musiciens, nous travaillons avec l'équipe de régie qui fait un travail formidable pour préparer le plateau, pour qu'on se sente le plus à l'aise possible sur scène. Il y a évidemment le service bibliothèque pour nous préparer nos partitions, pour que tout soit bien calé au niveau des coups d'archet, au niveau de la lisibilité des partitions, des tournes, etc. Ensuite, il y a le département aussi action culturelle. C'est avec eux que directement, nous voyons pour préparer des projets.
Un objet ?
Hormis mon violoncelle, c'est le crayon. En 2006, il y a Mstislav Rostropovitch, grand violoncelliste et chef d'orchestre, qui est venu diriger une symphonie de Chostakovitch avec nous. Au début du premier service, il nous a distribué à tous un crayon. Dans tout le travail qu'on a fait la semaine, on a noté ses indications, les tempos, tout ce qu'il attendait de nous pour l'interprétation de cette symphonie. Le symbole que j'y vois, c'est le lien qu'il a créé avec nous.
Un conseil ?
D'éveiller leur curiosité, d'aller aux concerts, d'écouter beaucoup de musique, d'aller écouter des générales ouvertes, de voir des orchestres travailler, de rencontrer des musiciens d'orchestre, de participer à des académies d'orchestre, de s'imprégner de cette culture d'orchestre qui est un peu différente du travail qu'on peut faire dans un conservatoire avec le répertoire classique. Ensuite, c'est de beaucoup, beaucoup, beaucoup s'entraîner à jouer ses traits d'orchestre en entendant dans sa tête l'orchestre entier, pas seulement la performance de son instrument, de pouvoir jouer devant d'autres musiciens, avoir le plus de conseils possible. Tout est bénéfique et tout est bon à prendre pour, encore une fois, façonner sa manière de jouer vers ce travail très spécifique qu'est le métier d'orchestre.
Conseiller·ère de vente
Transcription de la vidéo
Je m’appelle Itay Jedlin. Je suis conseiller de vente à la Philharmonie de Paris.
Vos missions ?
Déjà la mission d’être le visage, le contact humain avec le public lorsqu’ils achètent leurs billets ou se renseigner et c’est nous encore qu’ils vont retrouver au moment du concert, au contrôle du concert. Nous sommes un élément très important et très stratégique à la Philharmonie, ce n’est pas seulement la vente de billets, parce que nous sommes une sorte de sismologue de tout ce qui se passe à tout le niveau, à tous les services différents. S’il y a un panneau d’affichage dans le parc qui ne marche pas, nous serons le premier à savoir, si le public n’a pas apprécié le concert. Toutes ces informations-là, nous allons les récolter en premier et avertir les services différents. Mais surtout, nous avons un aspect assez important de médiation, nous sommes là pour suivre et essayer de trouver quelque chose qui peut intéresser la personne.
Une journée type ?
Chaque jour dépend énormément de la programmation et de l’activité qui est prévu le jour même. On peut avoir une journée avec un seul concert, on peut avoir au même moment quatre concerts différents. Et là, on nous demande beaucoup de polyvalence, pas seulement dans le lieu, mais aussi par le biais de communication si c’est par téléphone, si c’est par internet, si c’est sur place, si c’est au guichet, si c’est dans les espaces publics.
Votre parcours ?
J’ai un parcours assez atypique. J’ai toujours fait de la musique, mais j’ai commencé à l’Opéra d’Israël comme enfant chanteur. Ensuite, j’ai fait des études très poussées de musique, de musique ancienne, de direction d’orchestre. Actuellement, j’enseigne aussi en parallèle dans un conservatoire de banlieue. J’ai toujours navigué un petit peu dans tous les aspects de la musique en tant que conseiller pour des projets artistiques, pour des projets de salle de concert, avec une grande compagnie de CD.
Pourquoi ce métier ?
C’est ça que j’aime beaucoup dans ce travail, c’est ce contact humain avec les personnes qui ont un vrai besoin de musique. Soit s’ils sont néophytes, soit s’ils sont avérés, soit s’ils sont des vrais mélomanes, pouvoir échanger avec les gens qui ont ce besoin, m’enrichit beaucoup.
Quelles compétences ?
Il faut déjà être très très humain, le public est très diversifié. Ça peut amener des situations conflictuelles comme des situations très riches. Ensuite, il faut être très connaisseur de la musique et la matière, de l’activité que nous faisons ici. Nous avons une équipe très diversifiée avec des gens qui sont passionnés à plein plein de style de musique différents, c’est ce qui nous permet aussi de faire face au public de manière crédible. Il y a aussi des situations très stressantes comme la mise en vente en une heure des places de dernière minute juste avant leur concert, quand il y a 3 000 personnes qui arrivent, il faut rester calme, il faut continuer.
Vos interlocuteurs ?
L’Interlocuteur principal pour nous, c’est le public, mais vu que nous nous récoltons énormément d’informations et de retours depuis le public, nous sommes amenés à travailler finalement avec tous les services. Un changement d’un artiste, un retour mécontent d’un concert ou très content d’un concert, nous serons en contact avec la production. Si c’est par rapport à la communication, ça sera avec le secrétariat général. Si on a un souci sur le site, on doit réagir très rapidement, ce sera avec la sécurité et les ouvreurs. Et le quotidien, il est plutôt très très riche et on échange tout le temps tout le temps avec beaucoup beaucoup de monde.
Un objet ?
Pour nous, ce sera sûrement le billet. Il représente un échange avec un public, un travail où nous avons trouvé quand même le concert qui l’intéresse et cet objet-là représente aussi pour le public, la clé d’entrée dans la salle, d’une expérience musicale, ça représente tout pour nous.
Un conseil ?
Les conseils que je peux donner, c’est de vraiment rester très très très attaché à la matière elle-même, donc à la musique. Vraiment développer cette connaissance, de l’enrichir par des stages, par des études, des expériences propres, d’aller au concert et de garder une forte capacité humaine d’échanger avec les gens.